Zenitude, la vraie méditation

Thu, 03/22/2012 - 06:55 -- Samira
Zenitude, la vraie méditation

Il y a de cela des ères et des ères, au sud de l'Himalaya, dans un pays appelé aujourd'hui le Népal, vivait un jeune et fidèle disciple du Bouddha, que l'on nommait Sariputara.

Un beau matin de printemps, le disciple, simplement vêtu de sa robe de moine, les sandales aux pieds, se rendait au bord de la rivière. Je serai plus à mon aise dans la nature pour méditer et faire zazen, se disait-il.

Je n'ai guère envie, par cette belle journée, de rester enfermé dans la triste salle du couvent.

Le jeune homme s'installe parmi les fleurs, sous le saules au doux ombrage. Les jambes repliées en lotus, le torse droit, les yeux à demi fermés, les mains au périnée (la droite sur la gauche, selon la traditon indienne), la respiration égale, il commence sa méditation. Mais bientôt le bavardage des oiseaux, les poissons dans l'eau claire, qu'il aperçoit furtivement sous ses paupières baissées, le distraient.

C'est intolérable, se dit-il. Je ne puis méditer dans ces conditions. Alors il décide de supprimer radicalement les causes de sa dissipation.

Je suis assis en zazen parfait, et ces stupides animaux viennent me déranger !

Mû par une juste colère, il se lève, tue les oiseaux et les poissons, et, afin d'en être définitivement débarrassé, il en fait son repas. Il reprend la posture. Mais à peine a-t-il fermé les yeux, concentré sa pensée, qu'il sent son estomac gargouiller, tripes et boyaux se révulser.

Il a trop mangé, il ne peut toujours pas méditer.

Ce ne sont ni les oiseaux ni les poissons qui nous troublent, dit le sage zen, mais la façon dont nous les accueillons.

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